Résumé-L'endométriose pariétale se caractérise par sa prévalence chez des femmes de la quatrième décade de la vie, sur un terrain favorable d'antécédents de chirurgie abdominale, notamment la pratique de césarienne ou de chirurgie gynécologique. Le diagnostic est aisé devant une symptomatologie typique caractérisée par la présence chez une femme en âge de procréation, d'un syndrome pariétal abdominal tumoral douloureux, dont l'intensité fluctue au rythme des cycles menstruels. Cependant, la reconnaissance de la maladie peut s'avérer relativement ardue en absence de signes évocateurs, mettant en balance de nombreuses autres éventualités morbides bénignes ou malignes. Dans ces conditions, le recours à des investigations complémentaires telles que l'échographie, la TDM et l'IRM ou encore l'aspiration biopsique permet d'étayer le diagnostic mais assez souvent, seule l'étape anatomopathologique permet de façon ultime de reconnaître l'endométriose. Le traitement de choix de l'endométriose pariétale est l'exérèse chirurgicale de la masse. L'association d'un traitement médical à base de Danazol ou bien d'agonistes de la LH -RH se justifie surtout en cas d'atteinte pelvienne concomitante ou en présence d'une masse tumorale de grande taille. Dans ce travail, on rapporte 7 cas d'endométriose pariétale colligées au service de gynéco obstétrique de l'hôpital militaire de Rabat sur une période de Trois ans de 2010 à 2013. Mots Clés: endométriose pariétale; cesarienne; preuve anatomo pathologique; traitement chirurgical; maroc. Abstract-The parietal Endometriosis is characterized by its prevalence among women in the fourth decade of life, on a favorable ground of antecedents of abdominal surgery, including the practice of cesarean section or gynecological surgery. The diagnosis is easy in front of a typical symptomatology characterized by the presence at a woman in age of procreation, of a painful tumoral abdominal parietal syndrome, whose intensity fluctuates at the rhythm of menstrual cycles. However, the recognition of the disease can prove difficult in the absence of evocative signs, putting out of balance many other benign or malignant morbid possibilities. Under these conditions, the recourse to complementary investigations such as ultrasound, CT and MRI, or biopsy aspiration can support the diagnosis but rather enough, only the anatomopathological stage allows in an I. Introduction 'endométriose se définit par la présence de tissu endométrial en dehors de l'endomètre, susceptible de répondre aux sollicitations hormonales ovariennes. Les localisations les plus communes sont pelviennes : ovaires, péritoine, ligaments utérins, lame recto vaginale. D'autres localisations extra pelviennes plus rares ont été décrites, en particulier au niveau de la vessie, de l'intestin, de l'appendice, de l'ombilic, des sacs herniaires, du poumon, des reins et de la paroi abdominale [1]. cette dernière l'objet de notre travail est une entité rare constitue 1 à2% de l'endométriose extra génitale, elle survient le plus souvent sur cicatrice abdomino pelvienne, les cicatrices de chirurgie utérine, les cicatrices de césarienne, le trajet d'une aiguille d'amniocentèse [2-3], d'un orifice de trocart de coelioscopie, mais parfois en dehors de tout contexte [4] L'incidence de l'endométriose pariétale après césarienne varie selon les études entre 0,03 et 0,4% [1. 5.6] Nous rapportons sept cas d'endométriomes pariétaux pris en charge au service de gynécologie obstétrique de l'hôpital militaire de Rabat sur une période de trois ans de 2010 à 2013. # II. Patientes et Méthodes Notre études rétrospective porte sur sept cas d'endométriose pariétale colligées au service de gynécologie obstétrique de l'hôpital militaire de Rabat Pour chaque patiente nous avons révélé son âge, l'existence d'un antécédent de chirurgie pelvienne ,ou d'antécédent de césarienne ,la localisation ,la taille de la lésion ,le type de la symptomatologie ,la réalisation des examens complémentaires ,le type de traitement effectué et enfin l'évolution avec la présence ou non d' une récidive ,nous effectuerons également une revue de la littérature. # III. Résultats De janvier 2010 à décembre 2013 sept patientes ont été prise en charge dans notre service L'âge moyen de notre patiente était de 36 ,5 soit entre 27 et 46 ans, l'antécédent de césarienne a été retrouvé chez six patientes, une seule n'avait aucun passé chirurgical. Les signes d'endométriose profonde a été retrouvée chez une seule patiente type algies pelviennes chroniques, dysménorrhées secondaires et dyspareunies profondes. Les six patientes qui avaient un antécédent de césarienne ont consulté en moyenne quatre ans et demi pour bilan de masse pariétale aves des douleurs cycliques, une seule malade a consulté pour nodule ombilical douloureux et bleuté qui augmente de taille en concomitance avec les règles. Des Le délai d'apparition des lésions est variable de six mois à 37 ans [7] dans notre étude le délai moyen est de 4,5 ans entre 3 ans et 6 ans. En général l'endométriose de la paroi abdominale affecte les femmes en période d'activité génitale entre 20 ans et 40 ans [8,9] L'âge moyen de notre patiente était de 36,5, il n'existe pas d'endométriose avant la puberté et la fréquence en général de la maladie après la ménopause est de 2% et 4% ; el ABSI et al on rapporté un cas d'endométriose chez une femme ménopausée [10] a) Ethiopathogénie L'endométriose pelvienne est une maladie complexe vraisemblablement multifactorielle plusieurs théories ont été proposées : théorie métastatique, métaplasique et d'induction. Pour les endométriomes pariétaux le mécanisme le plus probable est la greffe locale des cellules endométriales qui vont se développer au niveau des zones non épithélialisées [10]. Leur développement est également favorisé par l'inflammation secondaire induite par des facteurs immunologiques , Patterson and al pensent que ces lésions seraient expliquées par des modifications anatomiques ,l'utérus serait attiré par les adhérences contre la paroi abdominale ,ainsi que les trompes qui se retrouvaient plaquées contre le péritoine pariétal ,au cours des menstruations le sang refluant dans les trompes suivrait les replis et les adhérences pour imprégner la cicatrice opératoire [11]. Les deux autres théories métaplasique (différenciation des cellules mésenchymateuses) et métastatique (voie lymphatique et veineuse) peuvent expliquer les cas de nodule endométriosique au niveau de l'ombilic et sur les gaines des muscles grands droit chez la femme n'ayant pas subi aucune intervention chirurgicale. # b) Anatomie pathologique ? Aspect macroscopique L'endométriome pariétal se présente comme des nodules ou des lésions micro kystiques ,rouge ,bleues ,brunes ou noires figure 4, dont la taille varie entre 2 et 3 cm et peut aller jusqu'à 12 cm [12] dans notre étude la taille a varié entre 1,5 et 4cm ? Aspect microscopique L'examen microscopique met en évidence un épithélium glandulaire cylindrique associé au chorion cytogène avec une inflammation lymphocytaire,cet aspect peut se modifier au cours du cycle menstruel du fait de l'imprégnation hormonale avec apparition de l'oedème ,de la congestion et de l'hémorragie. diagnostic sera redressé à l'étape anatomie pathologique dans 37% [11]. # d) Paraclinique ? L'échographie L'échographie est une bonne méthode de recherche pour les masses tumorales comptes tenu de sa pratique et son faible cout elle n'est pas un examen spécifique de l'endométriose pas d'image pathognomonique elle permet un diagnostic de présomption en accord avec la clinique, elle permet de préciser l'origine pariétale, la taille, les contours et l'extension de l'endométriome et enfin d'éliminer les diagnostics différentiels ? La TDM L4 aspect au scanner n'est pas caractéristique, classiquement c'est une masse tissulaire prenant le contraste injection du fait du caractère vasculaire de la lésion, par ailleurs il peut être utile pour préciser les rapports du nodule en profondeur ? L'IRM [15] En raison de la résolution très spécifique de l'imagerie par résonance magnétique (IRM), cette technique permet d'identifier les lésions plus petites et distinguer les signes d'hémorragie organisée dans les endométriomes, ce qui laisse supposer ce diagnostic. En outre, l'IRM a de meilleures performances que la tomodensitométrie (TDM) par rapport à la description de la graisse sous-cutanée, les tissus musculaires et aponévrotiques. En séquence T1, la lésion sera en hyper-signal si un saignement intra lésionnel est présent. Ces examens complémentaires peuvent également permettre d'éliminer un diagnostic différentiel comme par exemple une hernie inguinale. # ? Biopsie aspiration à l'aiguille fine Elle peut faire le diagnostic avant d'envisager un traitement chirurgical, mais reste un geste indésirable du fait du risque d'ensemesement le long du trajet de la ponction. # e) Traitement Des tentatives de traitement médical par castration médicamenteuse ont été effectuées en se basant sur de progestatifs puissant le danazol et les agonistes GnRH, mais le traitement de référence reste l'exérèse chirurgicale de la lésion, Dans notre étude toutes les patientes ont bénéficié d'un traitement chirurgical qui a été efficace dans 100 % des cas en dehors d'une seule récidive. Plusieurs études, [1,11] signalent un taux important de récidive. Les risques de récidive rapportés sont cependant variables d'une étude à l'autre, de 0 à 15 % [11,16]. Il nous paraît donc important d'effectuer une exérèse large d'emblée quitte à utiliser une prothèse pariétale pour refermer le défect aponévrotique, Dans notre étude nous n'avons pas eu besoin d'utiliser de prothèse. Des moyens théoriques de prévention de l'affection peuvent être proposés : protection de la paroi par des champs opératoires, Le lavage et le débridement du tissu décidual avec une irrigation vigoureuse avec une solution saline, avant toute fermeture de la plaie abdominale. Il faut éviter l'inoculation de tissu décidual au niveau des berges de la plaie utérine et de suturer à travers la déciduale au moment de la fermeture utérine [16] V. Conclusion L'endométriose pariétale est rare et ses mécanismes de survenue sont bien cernés. L'établissement du diagnostic de cette affection pariétale est sujet à une ambivalence spécifique: -Aisé devant une symptomatologie cyclique évoluant au rythme des menstruations, d'une masse douloureuse, quasi pathognomonique ; -Beaucoup plus délicat et ardu en absence de ce caractère, entraînant une mise en évidence du diagnostic à l'étape histologique seulement. L'échographie Doppler couleur est l'examen morphologique de choix pour confirmer le diagnostic et éliminer d'autres pathologies pariétales en montrant une masse hypoéchogène hyper vascularisée. En cas de doute diagnostique avant la chirurgie, l'IRM a une place certaine pour détecter le signal particulier de l'hémorragie dans l'endométriome et confirmer le diagnostic. En outre, alors que le traitement de l'endométriose, « maladie générale », fait souvent appel à une thérapie médicamenteuse reposant de nos jours sur le Danazol et sur les agonistes de la LH-RH, le traitement curatif de celle pariétale est représenté essentiellement par l'exérèse chirurgicale de la masse ; les récidives dans ces conditions et en absence d'une autre association sont rares. Des moyens théoriques de prévention de l'affection pariétale existent : attention particulière vis-àvis de la protection de la paroi par des champs opératoires, irrigation appropriée à la fin des interventions chirurgicales. ![Volume XVI Issue I Version I© 2016 Global Journals Inc. (US) de trois ans de janvier 2010 à décembre 2013.](image-2.png "L") 1![Figure 1 : échographie +doppler de la paroi abdominale montrant le nodule endométriosique](image-3.png "Figure 1 :") 3![Figure 3 : a) coupe coronale, b) coupe transversale : images IRM montrant l'implant endométriosique infiltrant l'aponévrose des muscles grand droit IV. Commentaire L'endométriose est une pathologie non néoplasique quasi exclusive de la femme en période d'activité génitale qui se définit par la présence du tissu endométrial en dehors de la cavité utérine, l'endométriome est une forme de l'endométriose sous forme d'une masse solide ou kystique, les endométriomes pariétaux sont rares, observés surtout sur cicatrice chirurgicale dans notre étude 6 patientes avaient un antécédent de césarienne avec cicatrice pfannentiel](image-4.png "Figure 3 :") 4![Figure 4 : aspect macroscopique d'un nodule endométriosique de couleur jaune au sein du tissu musculaire](image-5.png "Figure 4 :") 5![Figure 5 : Coupe histologique montrant les glandes endométriales dilatées](image-6.png "Figure 5 :") 1![Lamblin G, Mathevet P, Buenerd A. Endométriose pariétale sur cicatrice abdominale, à propos de trois observations. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 1999; 28: 271-4. 2. Hughes ML, Bartholomew D, Paluzzi M. Abdominal wall endometriosis after amniocentesis. 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